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The 17th International Fryderyk Chopin Piano Competition

Histoire du Concours

Garder le culte de Chopin vivant

Depuis sa création, le Concours s'est donné pour mission de promouvoir la musique de Chopin et de perpétuer son style d'interprétation si particulier. Aujourd'hui, alors que le Concours est organisé à grande échelle – attirant les plus grands pianistes du monde –, et alors que la musique de Chopin est reconnue et célébrée sans conteste, il est difficile de croire qu'après la Première Guerre mondiale, il y a quatre-vingt-dix ans à peine, cette même musique était jouée de plus en plus rarement et ne figurait plus au programme des écoles de musique. Le culte de Chopin était en passe de disparaître.

L'idée du Concours Chopin naquit dans l'esprit du professeur de piano Jerzy Żurawlew. Passant sa vie entouré de ses jeunes élèves, il se rendit compte de la rivalité qui les opposait et du plaisir qu'ils prennaient à démontrer leur adresse. Un tournoi de piano lui sembla être le meilleur moyen de mettre à profit cet esprit d'émulation en les encourageant à jouer Chopin. Il ne fut pas simple d'introduire un tel concept à l'époque et le Concours de Varsovie resta le seul du genre pendant des années.

 

Illustration : affiche de la première édition du Concours Chopin à Varsovie, dessinée par Ludwik Gardowski.

 

L'excellence stylistique du maître

Au-delà de la volonté de promouvoir la musique de Chopin, l'objectif affiché par les organisateurs était d'éliminer toutes les fioritures inutiles dans l'interprétation des œuvres du maître. Avant le premier Concours, l'hebdomadaire Swiat annonçait : « l'une des plus grandes célébrations culturelles dont nous ayons fait l'expérience à Varsovie depuis que notre mère patrie est libre. […] Les concurrents sont de jeunes pianistes venus de toute l'Europe. Ils s'inscrivent dans la noble tradition de "l'imitation" pour remporter la palme de l'artiste perpétuant le mieux le style de Chopin. Ce tournoi ne se contente pas d'éprouver la technique de ses concurents, il questionne également le respect du style. »
 

Les jeunes titans du piano

La première édition du Concours pendant l'hiver 1927 ne recueillit que vingt-six pianistes venus de huit pays. Les concurrents étrangers furent recueillis par des familles varsoviennes ; ils pratiquaient leur instrument dans la maison de ces derniers. Si les membres du jury étaient exclusivement polonais, les Russes raflèrent la majorité des prix – dont le premier.

 

Illustration : caricatures des lauréats de la première édition du Concours Chopin, dessinée par Jerzy Szwajcer-Jotes.

 

Le retentissement de cette édition dépassa toutes les attentes. Jarosław Iwaszkiewicz, subjugué, déclara : « le niveau était si élevé que je le jury se trouva dans l'obligation de négliger plusieurs musiciens excellents ! […] what's next ? »

Prospérité

La suite s'intensifia rapidement tant la réputation du Concours s'était étendue. La deuxième édition en 1932 prit une tout autre ampleur. Parmi 200 candidats, le jury (devenu international) en sélectionna 93 issus de dix-huit pays. Les concurrents vinrent même de l'extérieur des frontières de l'Europe : un des pianistes vint du Brésil et deux des États-Unis.

 

Photo : inauguration de la deuxième édition du Concours Chopin, discours de Włodzimierz Czetwertyński, Président de la Warsaw Music Society (1932).

 

Photo : le Premier Ministre Józef Cyrankiewicz remet le Premier Prix (ex aequo) à Halina Czerny-Stefańska et Bella Davidovich (1949).

 

Photo : les candidats à la Philharmonie de Varsovie, Dmitry Sakharov, Naum Shtarkman, Adam Harasiewicz, Vladimir Ashkenazy (1955).

 

Une renommée internationale

Les années soixante et les années soixante-dix furent l'âge d'or du Concours comme l'a confimé l'éclatant succès de ses lauréats (Maurizio Pollini, Martha Argerich et Krystian Zimerman) et son jury prestigieux. En 1965, Jan Ekier, lui-même lauréat de l'édition de 1937, rejoignit le jury.

Le Professeur Jan Ekierdoyen, doyen de la compétition, mourut le 15 août 2014 à l'âge de 101 ans – après avoir été membre du jury pendant quarante-cinq ans sans interruption (jusqu'en 2010).

 

Photo : le Président d'honneur Arthur Rubinstein et le Président Zbigniew Drzewiecki pendant la délibération des membres du jury à la Philharmonie de Varsovie (1960).

 

Photo : Maurizio Pollini pendant la cérémonie de remise des prix à la Philharmonie de Varsovie le 12 mars 1960.

 

La Grande année et Martita

La  septième édition gagna le surnom de Grande année grâce à l'incomparable talent de ses jeunes concurents. C'est d'ailleurs cette année-là que Martha Argerich remporta le Concours face à Arthur Moreira-Lima.

Martha fascina les spectateurs qui virent en elle une pianiste douce et subtile qui pouvait faire preuve de caractère. Ils la surnommèrent « Martita ».

Photo : interview de Martha Argerich à la fin de la cérémonie de remise des prix, le 15 mars 1965.

Les années américaines et polonaises

L'année 1970 fut décisive pour le piano américain et japonais grâce à la victoire de Garrick Ohlsson et au Deuxième Prix de Mitsuko Uchida. Le pays hôte triompha cinq ans plus tard avec Krystian Zimerman – premier Polonais victorieux en vingt ans.

 

Photo : Barbara et John Seward Johnson remettent un prix hors-concours au Premier Prix Krystian Zimerman (1975).

Photo : Dang Thai Son et Ivo Pogorelich pendant l'annonce des résultats (1980).

La « chaleur tropicale » des années quatre-vingt

Avec le temps, le prestige du Concours surpassa celui de tous les autres événements consacrés à Chopin, comme l'a démontré le nombre grandissant des candidats venus du monde entier pour y participer. La dixième édition fut remportée par le doux pianiste vietnamien : Dang Thai Son. Parmi les participants, nul ne peut oublier le Yougoslave Ivo Pogorelich qui bouleversa unanimement le public et les membres du jury.

Tadeusz Kaczynski résuma l'ambiance du Concours de la manière suivante : « L'air était chaud, étouffant... une véritable chaleur tropicale ! »

Les années sans vainqueur

La décennie des années quatre-vingt-dix marqua tristement le Concours Chopin : le jury ne trouva aucun concurrent digne de recevoir le Premier Prix ni en 1990, ni en 1995. Kevin Kenner remporta le Deuxième Prix en 1990 et Philippe Giusiano et Alexey Sultanov le partagèrent en 1995.

Les stars du vingt-et-unième siècle

Avec le vingt-et-unième siècle vinrent de nouveaux défis. Les membres du jury et les candidats durent s'adapter à un environnement social, culturel et médiatique en pleine mutation. Yundi, lauréat de l'édition 2000, devint une star médiatique. À leur tour, les lauréats suivants furent mis rapidement sous le feu des projecteurs : Rafał Blechacz, Yulianna Avdeeva, Daniil Trifonov, Ingolf Wunder, autant de noms devenus vite célèbres. Les enregistrements Youtube ont été visionnés des centaines de fois et les followers des pages facebook des concurrents sont toujours plus nombreux. À quels nouveaux défis la compétition sera-t-elle confrontée en 2015 ? Après 450 candidats répertoriés, la question posée par Jaroslaw Iwaszkiewicz à la fin de la première édition de 1927 n'a jamais été si actuelle : « what's next ? »

 

Photos : Yundi (Premier Prix de l'édition 2000) pendant l'annonce des résultats de la Troisième partie, dans le foyer de la Philharmonie de Varsovie. Photo de Leszek Kubiak (2000) | Rafał Blechacz entouré de journalistes (2005) | Yulianna Avdeeva recevant sa couronne commémorative (2010) | Lukas Geniušas (Deuxième Prix) et Daniil Trifonov (Troisième Prix) en 2010.

 


 

Source :  chopincompetition2015.com

© Institut Frédéric Chopin 2015

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